Le cas de Copenhague
Aujourd’hui, environ 45 % des Copenhaguois utilisent le vélo pour leurs déplacements plutôt que la voiture. Cet engouement tient aux nombreuses infrastructures construites spécifiquement pour l’usage des cyclistes :
- voies cyclables séparées et ininterrompues sur des kilomètres
- tunnels et ponts réservés aux cyclistes
- feux de circulation dédiés
L’approche de Copenhague en matière d’aménagements routiers est particulière. Au moment d’évaluer un projet cyclable, les planificateurs le comparent d’abord aux investissements que requière la construction d’une route pour les voitures. Ensuite, ils comptabilisent les coûts sociaux des accidents, les impacts de la pollution sur la santé ainsi que les taux d’émissions de gaz carbonique contribuant au réchauffement climatique.
La voiture, c’est coûteux… Le vélo, ça rapporte!
Selon une étude récente menée à Copenhague, si on calcule, de manière conventionnelle, les seuls coûts en infrastructures et les coûts pour les individus, parcourir un kilomètre en voiture représente une dépense de 0,70 $, comparativement à 0,11 $ en vélo. À l’usage, la voiture coûte donc à peine six fois plus cher.
Toutefois, lorsque l’on établit les coûts-bénéfices pour la société, en incluant les accidents, les enjeux de santé publique et autres, l’équation change considérablement. En vertu de ces nouveaux calculs, un kilomètre parcouru en voiture coûte à la société 0,21 $ alors qu’en vélo, ce même kilomètre rapporte 0,23 $.
Cette méthode de calcul a aussi été employée par des journalistes indépendants de Vancouver. Ils ont créé un calculateur permettant d’estimer les coûts de déplacement des citoyens selon le moyen de transport utilisé. Et tout comme à Copenhague, l’automobiliste est coûteux pour la ville de Vancouver tandis que le cycliste, lui, est rentable.
Les craintes des commerçants
C’est un argument qui revient souvent : la diminution des places de stationnement au profit des vélos serait nuisible au commerce. Or, selon une enquête du magazine The Atlantic, ces craintes ne sont pas fondées. En se basant sur 12 études réalisées partout à travers la planète, l’auteur de l’enquête parvient au constat suivant : la conversion des places de stationnements en pistes cyclables n’a aucun impact négatif sur les commerces riverains. En fait, dans certains cas, cet impact serait plutôt positif.
L’une des études citées dans cette enquête a été réalisée à Melbourne, en Australie. Elle révèle que l’automobiliste moyen va dépenser 27 $, et le cycliste 16,20 $ lors d’une même course. Quand on calcule que l’espace de stationnement d’une voiture prend la place de six vélos, on parle dans ce cas d’un volume d’achat de 97,20 $. Ce qui place les cyclistes largement devant l’automobiliste…
Les faits sont là. Non seulement les infrastructures cyclables vont rapporter de nombreux bénéfices à l’ensemble de votre collectivité, mais elles seront aussi profitables aux intérêts privés des commerçants locaux.