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Dans les villes du Saguenay, comme dans plusieurs petites localités au Québec, la vitesse et l’absence d’aménagements sécuritaires et conviviaux sur les routes empêchent les gens de se déplacer sécuritairement.

Beaucoup de camions et de voitures se déplacent entre le Saguenay et Charlevoix. Il n’y a pas vraiment de place où marcher, les accotements sont très minces et les gens n’osent pas les utiliser. Voilà pourquoi le soutien du Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) était nécessaire.

Du premier au deuxième soutien

En 2013, le CEUM a offert la formation Repenser les quartiers pour les piétons et les cyclistes du Module 1 : Réaliser un portrait de quartier, aux intervenants de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Cette formation a permis à une kinésiologue d’un CSSS de développer son expertise en transport actif en milieu rural. Par la suite, elle a fait un appel au CEUM pour obtenir un soutien pour résoudre des obstacles à la sécurité qui freinaient l’utilisation de la marche et du vélo par les citoyens d’une petite localité.

« Le soutien offert au Regroupement local de partenaires Grouille-toi le Fjord a permis d’effectuer un portrait des deux secteurs ciblés et traversés par une route régionale du ministère des Transports du Québec (MTQ) dans la municipalité de Ferland-et-Boileau. Il fallait s’assurer de récolter les bonnes données sur différents indicateurs, dont le débit journalier des véhicules et l’aménagement routier et ses abords afin de mieux connaître le territoire. Des activités pour impliquer les citoyens ont aussi été réalisées afin de valider certaines observations sur le terrain », précise Odile Craig, chargée de projet au CEUM.

pont près de Hébertville village

L’approche d’urbanisme participatif et ses répercussions

Le portrait élaboré avec le CEUM a permis au Regroupement local de partenaires Grouille-toi le Fjord et à la municipalité de travailler avec le MTQ pour proposer des ajustements à l’aménagement afin qu’il soit plus sécuritaire et favorable aux déplacements actifs. C’est en participant à la deuxième formation du CEUM, qui traite davantage des solutions d’aménagement, que les choses ont bougé, vu la présence d’un représentant du MTQ. Il a recommandé à la ville de faire des résolutions pour chaque recommandation.

« Cette seconde formation nous a donc permis de mieux comprendre comment travailler et interagir avec le ministère du Transport. La réalité des milieux ruraux, c’est que ce sont souvent des routes du ministère, partout, pas seulement au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il faut connaître la bonne façon de rentrer en contact avec les professionnels du Ministère. Cette formation est un bon point de départ pour les autres régions qui vivent une situation semblable » raconte Aurélie Côté, kinésiologue au CIUSSS Saguenay Lac-Saint-Jean.

Même si la municipalité n’avait pas le plein pouvoir concernant une partie de son territoire, des aménagements légers et temporaires ont été apportés. Plus concrètement, la municipalité a mis des bacs à fleurs en bordure de route afin de réduire le champ visuel des automobilistes et ainsi réduire la vitesse des véhicules.

route sinueuse au Saguenay Lac-Saint-Jean un jour de pluie

Les apprentissages issus du soutien avec le CEUM

« Désormais dans les projets de transport, il y a non seulement des activités avec les professeurs dans les écoles, des marches de repérage avec l’urbaniste et des élus, mais également de la consultation populaire. Les citoyens sont déjà impliqués et donc faciles à rejoindre. Il suffit de se joindre à des activités déjà en place pour aller chercher leurs opinions », ajoute Aurélie Côté, kinésiologue au CIUSSS Saguenay Lac-Saint-Jean.